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Grand entretien
Antoinette Spaak : "Charles Michel est parti de très mauvaise façon. C’est un abandon de poste"
Le mercredi 30 octobre 2019

Ce mercredi 30 octobre, Le Soir consacrait son grand entretien à Antoinette Spaak, première femme présidente de parti en Belgique.

Charles Michel, un abandon de poste

A 91 ans, Antoinette Spaak a vu le pays se sortir de nombreuses impasses. Mais là, elle s’inquiète, s’énerve même. Elle en veut à Charles Michel d’être parti « sans prévenir personne » et se  demande comment sortir de l’impasse actuelle au fédéral. « Charles Michel est parti de très mauvaise façon. C’est un abandon de poste. Il aurait dû expliquer ses intentions un mois à l’avance. Mais au lieu de cela, dire un soir qu’on veut partir et le faire le lendemain, c’est regrettable. Il a préparé sa sortie dans le secret le plus absolu, dans une solitude totale, et on ne l’a finalement entendu que pour dire que son gouvernement avait été exemplaire. Désolée, mais ça ne se fait pas ! Je trouve que c’est vraiment dommageable pour l’idée que les gens se font de la politique et de la Belgique, un pays qui n’est pas capable de se trouver un gouvernement, dont le Premier ministre part précipitamment sans avertir personne et dont le seul propos consiste à dire que son gouvernement a été le meilleur depuis très longtemps. Une fois de plus, les citoyens ne vont pas comprendre ce genre d’attitude. »

« Aujourd’hui plus que jamais, il faut de la clarté en politique »

Charles Michel aurait dû préparer son départ : « J’aurais voulu qu’il parte le 1er décembre pour sa prise de fonction et qu’il poursuive le travail durant un mois. Il a été Premier ministre et il tenait à cette fonction, il n’est pas admissible qu’il parte de cette façon. Il a également revendiqué le poste de président de parti, et il part de la même façon. Les militants libéraux doivent vraiment se poser des questions. Aujourd’hui plus que jamais, il faut de la clarté en politique. »

Wilmès méritait mieux

Antoinette Spaak tient à saluer sa nomination mais nuance son propos : « Que va pouvoir faire une Première ministre en affaires courantes et sans majorité à la Chambre ? Ce n’est pas à ce poste qu’elle aurait dû arriver, mais à celui de Première ministre de plein exercice d’un gouvernement dûment formé. J’insiste : Mme Wilmès est une femme remarquable, qui aurait mérité mieux qu’un poste temporaire. J’aurais voulu qu’elle entre par la grande porte. »

Négociations au fédéral

Pour Antoinette Spaak, La N-VA est tellement exigeante qu’il faut l’être aussi. « Ce sera difficile de sortir de cette « crise », parce que pour s’engager dans un vrai dialogue, il faut un objectif commun. Et je n’en vois pas. Je l’ai vécu quand le FDF négociait avec la Volksunie. Lucien Outers, qui était président du FDF, était rattachiste. Et Hugo Schilz, qui négociait avec lui, voulait à terme l’indépendance de la Flandre. Ces partis étaient les plus éloignés qu’on puisse trouver mais ils avaient un objectif intéressant : faire de l’Etat unitaire un Etat fédéral. Il y avait un objectif commun, et c’est ce qui fait cruellement défaut aujourd’hui. »

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