Même si elle est fortement décriée, voire carrément remise en question par les crises successives et les vagues de populisme, l’idée européenne est au coeur de la vision de DéFI. Pour DéFI, le premier enjeu auquel est confrontée cette Union européenne tant critiquée, vilipendée, mais à laquelle rêvent d’appartenir les pays qui sont à sa périphérie (Ecosse, Albanie, Macédoine du Nord), est de remotiver ses citoyens en leur démontrant la plus-value du projet européen sur les plans économique, social, des valeurs, de la paix. L’UE, par exemple, est le gage du maintien de la paix en Europe depuis 1945, elle est celle qui permet de financer les secteurs en difficulté comme l’agriculture, d’envoyer nos étudiants à l’étranger, de traverser les frontières sans contrôles, de ne plus payer de frais de roaming etc.
C’est pourquoi DéFI pense qu’il faut d’abord rendre plus lisible et plus cohérente la politique européenne, notamment sur les points principaux.
Les crises migratoires à répétition des dernières années ont montré les tendances égoïstes de certains pays or cette question ne peut s’approcher qu’au moyen d’une politique totalement solidaire, basée sur les droits humains qui plus est. Pour DéFI, il faut une politique de répartition obligatoire des réfugiés entre les Etats membres, sans laisser l’essentiel des efforts sur les Etats situés en première ligne. Cette politique doit être soutenue par des mesures tant positives en faveur des Etats actifs que des sanctions envers les récalcitrants ; ceux qui ne respectent pas les décisions européennes devraient perdre le bénéfice des fonds européens. Il faut aussi ouvrir le chantier de la migration économique et concevoir une politique à moyen et long terme en fonction des besoins du marché du travail.
Les Etats-Unis de Trump se désengagent du monde et spécialement du théâtre européen, rendant plus fragile la position de l’Otan à terme dans un environnement instable (par exemple, la rivalité entre Turquie et Russie en Syrie). Cela rend plus indispensable que jamais que l’UE possède sa propre politique de défense et ne soit plus dépendante. Le trajet vers une réelle défense européenne passe par une spécialisation, une mutualisation et la suppression des doublons, à commencer par le matériel. Pour le moment, la meilleure voie est celle des coopérations renforcées ou de coopérations structurées permanentes européennes.
Les soubresauts du monde montrent l’absence totale de la politique étrangère européenne des grandes problématiques internationales. Comme dans le cas de la défense, la politique étrangère doit être mieux intégrée afin que l’UE ne parle que d’une seule voix et surtout que cette voix porte dans le monde.
Chez DéFI, nous pensons que pour réenchanter le rêve européen, il faut passer par une réforme des structures : une voie respectueuse des ambitions des uns et des autres consisterait à proposer aux membres de la zone euro de constituer une véritable fédération européenne, qu’on peut appeler l’« Union des Etats d’Europe ». Celle-ci réunirait les Etats membres qui auront adhéré à l’engagement d’une intégration plus poussée. Les électeurs doivent pouvoir se déterminer en fonction d’enjeux et de candidatures réellement européens, ce qui suppose le développement de listes transnationales. Et les parlementaires doivent détenir la capacité de proposition législative, à l’instar des parlementaires nationaux.
C’est la première priorité pour le devenir européen. Plusieurs voies doivent être suivies :
La remise en question de l’existence même de l’euro relève du discours populiste. L’union monétaire doit au contraire être consolidée en respectant les principes qui s’appliquent à toute monnaie : un espace politique et un contrôle démocratique correspondant à l’espace monétaire ; un budget de la zone euro. La consolidation de l’euro doit reposer sur la logique de ce que représente une monnaie unique, et passe donc par une convergence des fiscalités, une politique budgétaire commune, une mutualisation de la dette et de sa gestion et une représentation commune dans les organisations monétaires internationales. Il faut aussi pouvoir, à l’échelon européen, lutter contre la fraude fiscale et donc les manques d’harmonie aboutissant à des paradis fiscaux, ainsi que taxer efficacement les GAFA.